Son architecture et sa rénovation

La rénovation

Le toit actuel a été installé en avril 1991, les ailes ne correspondent pas à la conception logique des moulins à vent. Elles ont été mises là comme décoration, personne n’aurait compris leur absence, l’imagerie populaire retient surtout les 4 pales du moulin à vent.

Le moulin après restauration (face Est)


Jusque là ce moulin qui ne possédait déjà plus de mécanisme (aucune trace n’a été retrouvée) avait servi de dépôt et d’étable. Il est possible que ce matériel ait été « récupéré » pour une seconde vie.

Un toit à 6 pentes, très joli d’ailleurs, recouvert de tuiles « canal » avait été construit, mais ne correspondait pas évidemment à la réalité.
Au début des années 80 ce toit, en partie effondré, était le domicile d’une vieille chouette qu’elle partageait avec des ronces et des sureaux.

Le moulin avant sa restauration (face Nord) – photo Serge Imbert

En 1989, à l’initiative de membres de la future association « Gardarem Pesquiés » la municipalité de Saint Sulpice a rencontré la propriétaire, Mme Noémie Pages, et lui a proposé de racheter le moulin ainsi qu’une parcelle de 1000m² de terre attenante pour l’intégrer dans le patrimoine local.
L’achat a été conclu pour la somme de 50.000 F.
L’association « Gardarem Pesquiés », à partir de ce moment là, sans autre soutien financier que celui des St Sulpiciens et des amis de partout, a organisé des fêtes et collecté les fonds nécessaires à sa rénovation. Grâce à tous les donateurs, à des entrepreneurs locaux, à l’A.F.P.A (Association pour la Formation Professionnelle des Adultes) sous la direction du compagnon charpentier Joseph Lescot, et à l’aide technique de la Mairie, le moulin a cette apparence actuelle.
Bien évidemment l’ambition serait de le restaurer complètement et d’une manière plus orthodoxe, mais cela suppose des études, une logistique et des moyens financiers que nous ne possédons pas encore.

Son architecture

Le fût

C’est un tronc de cône de 6 mètres de haut, 5 mètres de diamètre au sol d’où les murs épais de plus de 1 mètre vont en s’effilant et diminuent notamment au niveau du ressaut (support des meules).

Nos anciens ne pouvaient construire des fondations aussi solides qu’aujourd’hui. Aussi on construisait « épais » : dans les fouilles on tassait des galets, de la chaux, parfois de la marne, des morceaux de briques ou de tuiles.

Hors sol, on faisait un premier lit de briques planes (argile cuite) sur lequel on bâtissait avec de la chaux, de la marne et des galets sur 30 à 50 centimètres puis pour redonner de l’assise on refaisait un lit de 2 à 3 rangs de briques cuites à joints décalés et ainsi de suite. Cette épaisseur des murs du moulin était d’autant plus nécessaire que le poids de l’appareille s’ajoutant aux vibrations du mécanisme imposaient une construction solide.

Les murs épais du moulin

Au fur et à mesure que la construction s’élevait, on échafaudait avec des barres en bois en prenant appui sur le bâti. On peut encore observer à intervalles réguliers (à hauteur de travail d’homme) l’emplacement des ces appuis que l’on appelle : trous barriers (du mot barre).

La structure des murs visibles côté Ouest

La porte est située au nord car c’était d’où ne vient jamais le vent. Le linteau est constitué de plusieurs pièces de chêne.

La porte côté nord (d’où le vent ne souffle jamais)

La maison du meunier était située aussi au nord du moulin. On peut apercevoir à l’automne des traces de fondations dans le labour.

Les traces possibles des fondation de la maison du meunier (vue satellite d’un site de cartographie routière)

Au dessus de la porte : le finestrou, par un mât pivotant et une poulie actionnée par une mule ou les bras du meunier, on montait les sacs de grains. Il n’est pas sûr que l’autre ouverture côté sud soit d’origine car elle n’avait pas d’utilité bien précise.
A l’extérieur on pourra noter que le côté du moulin exposé au vent d’Autant sec a conservé son crépi de chaux et de sable de Lèze, alors que le côté ouest est délavé par le vent océanique (humide).

La face Ouest du moulin usée par le vent océanique , la face Est préservée

Le toit

D’une hauteur de 6 mètres, il est semblable à celui qui existait, mais si sa charpente était en peuplier et la couverture en châtaignier, aujourd’hui la charpente est en sapin et la couverture en mélèze. La pente, très accentuée du toit était due au logement de la grande roue « le rouet » placé sur l’arbre des ailes. Comme on ne pouvait y faire tenir des tuiles on choisissait un bois imputrescible, et grâce à une bonne aération, il résistait pendant longtemps à la pluie et à l’humidité.
C’est un travail remarquable qui nécessite une grande compétence technique. Les charpentiers de l’A.F.P.A avaient préparé l’assemblage en atelier. Après avoir repéré toutes les pièces, ils l’ont remonté le 3 avril 1991 à côté du fût, et le 4 avril en engin de levage a placé le toit comme un simple couvercle.
L’arbre des ailes que l’on peut voir est factice, en effet à l’époque cet arbre était une belle pièce de chêne de 6 mètres de long et d’une section carrée de 60 cm de côté.

Le moulin, son toit et ses ailes magistrales

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